Caractéristiques et évolution des manifestations ophtalmologiques dans l'artérite à cellules géantes : une étude cas-témoin

Purpose: To describe the characteristics and outcome of patients with giant-cell arteritis (GCA)related ophthalmologic involvement at diagnosis. Methods: In a retrospective single-center cohort of 409 consecutive patients with GCA, we retrieved 104 patients with visual symptoms at GCA diagnosis and we compared them to 104 age- and sexmatched controls without ophthalmologic involvement. Each visual symptom was associated to an ophthalmologic diagnosis that was centrally re-assessed by an ophthalmologist. Results: Compared to controls, patients with visual symptoms showed less fever (p=0.0006), less polymyalgia rheumatica (p=0.02) and lower acute phase reactants (p=0.004). Blurred vision (in 60% of patients), amaurosis fugax (in 18%), diplopia (in 13%) and permanent visual loss (in 9%) were the four visual symptoms described by patients before GCA diagnosis. Anterior ischemic optic neuropathy (AION) was found in 47 (45 %) patients, followed by central retinal artery occlusion (CRAO) in 15 (15%). Two patients had both involvements. The delay of glucocorticoids initiation was not different between patients with and without visual symptoms (p=0.06). Among the 60 patients with initial AION and/or CRAO, 39 (65%) kept definite blindness or important visual damage, although 45 (75%) had received intravenous (IV) pulses of methylprednisolone. A new ischemic event (AION in all cases) occurred in 4% of patients with visual symptoms despite the initiation of treatment. Conclusion: Ophthalmologic involvement was observed in one-quarter of our GCA patients. AION is still associated with the worst visual prognosis, and IV methylprednisolone pulses did not reduce the risk of blindness in our study.Objectif : décrire les caractéristiques et l'évolution des manifestations ophtalmologiques au diagnostic dans l'artérite à cellules géantes (ACG). Méthode : au sein d'une cohorte monocentrique de 409 patients avec ACG, nous avons identifié 104 patients présentant une manifestation ophtalmologique au diagnostic. Ils ont été comparés à 104 patients témoins, appareillés selon l'âge et le sexe, sans atteinte ophtalmologique issus de cette même cohorte. Résultats : comparés aux témoins, les patients présentant une atteinte ophtalmologique initiale présentaient moins de fièvre (p=0.0006), moins de pseudopolyarthrite rhizomélique (p=0.02) et un syndrome inflammatoire biologique moindre (p=0.004). Un flou visuel (chez 60% des patients), une amaurose fugace (chez 18%), une diplopie (chez 13%) et une cécité (chez 9%) étaient les 4 symptômes décrits au diagnostic. Une neuropathie optique ischémique antérieure (NOIA) a été retrouvée chez 47 (45%) des patients, suivi par l'occlusion de l'artère centrale de la rétine (OACR) pour 15 d'entre eux (15%). Le délai d'introduction de la corticothérapie ne différait pas dans les 2 groupes (p=0.06). Parmi les 60 patients avec NOIA et/ou OACR 39 (65%) ont gardé une cécité définitive ou un dommage visuel majeur en dépit du recours aux boli de corticoïdes pour 45 (75%) d'entre eux. 4% des patients avec atteinte ophtalmologique initiale ont présenté un nouvel événement ischémique (NOIA). Conclusion : une atteinte ophtalmologique a été retrouvée chez 1/4 de nos patients avec ACG. La NOIA est toujours associée au pronostic visuel le plus péjoratif, et l'utilisation de boli de corticoïdes ne réduit pas le risque de cécité définitive dans notre cohorte