Aspects de la santé environnementale en Mauricie

Cet ouvrage se divise en deux parties. La première effectue un inventaire général des risques environnementaux pour la santé en Mauricie. Cela est né d'un projet parrainé à l'été 1985 par le Département de Santé Communautaire (D.S.C.) de Shawinigan. On y traite des principaux risques pour la santé en fonction des vecteurs permettant leur contact avec l'être humain. Deux chapitres particuliers et courts abordent les nuisances végétales (herbe à puce, etc...) et le milieu de consommation (produits domestiques, insecticides, etc...). Puis vient la pollution du sol (lithosphère); on y traite des sites d'entreposage de déchets toxiques et des pesticides en milieu agricole et forestier. Les risques ayant comme vecteurs l'atmosphère et l'hydrosphère s'avèrent être les plus dangereux. Ce dernier vecteur est le site du déversement des égouts, donc de bactéries pathogènes, mais aussi d'eaux usées industrielles, donc de métaux lourds (plomb, mercure, zinc, cuivre, etc...). Le Saint-Maurice est une rivière très polluée mais où aucune agglomération dans la région 04-A n'y puise son eau de consommation. Ce chapitre comporte ainsi des subdivisions sur la baignade et la pêche. Le chapitre sur l'atmosphère constitue la base sur laquelle la seconde partie s'appuie. A sa lecture, on se rend vite compte que les rejets atmosphériques industriels (et principalement les particules en suspension et l'anhydride sulfureux (S02 )) y sont la principale source de risques pour la santé. Après avoir brossé un tableau de la situation des industries en Mauricie, on présente des chiffres spécifiques à la région, fruit du réseau d'échantillonnage de l'air ambiant, et, enfin, procède à une évaluation des risques pour la santé des principaux polluants. Deux autres sections y traitent des rejets dus au transport et à la combustion autre qu'industrielle. Les mêmes polluants qu'au niveau industriel surgissent (NOx, CO, hydrocarbures, fluor...), à part le chlorure de vinyle, particulier à B.F. Goodrich. La seconde partie de ce travail est le résultat de découvertes effectuées pendant l'inventaire, omniprésence du S02 et des particules en suspension, et après, présence remarquable de maladies pulmonaires en Mauricie, plus particulièrement à La Tuque. Surgit alors une hypothèse: "Les émissions atmosphériques de particules et d'anhydride sulfureux (S 02 ) de l'usine de pâtes et papiers (C.I.P.) ont un effet délétère sur la santé pulmonaire des citoyens de La Tuque, particulièrement ceux du centre-ville". La vérification de cette hypothèse constitue la substance même de la seconde partie de cet essai. Celle-ci traite donc des mécanismes physiologiques précis liés aux particules en suspension et au S02, tout en abordant le plus complètement possible un facteur confondant de toute première importance: le tabagisme. Nous avons alors effectué une revue des études antérieures publiées sur ce sujet. Une dizaine d'études, autant européennes qu'américaines, confirment l'influence des rejets industriels atmosphériques sur la santé pulmonaire, et ce bien davantage chez les fumeurs. Un second objectif étant de proposer une démarche d'enquête épidémiologique, en suggérant les caractéristiques de la cueillette des données, tel que pouvant être appliqué à La Tuque. La méthodologie d'approche comprend la distribution d'un questionnaire dans trois quartiers prédéterminés en fonction de leur exposition aux polluants et des caractéristiques socio-économiques des résidents. De plus, quelques tableaux garnissent le texte pour faciliter la lecture des chiffres. Sont placés en annexe, les fiches analytiques ayant permis l'inventaire, une série de trois cartes illustrant spatialement les sources de risques et le questionnaire servant, éventuellement, à l'enquête épidémiologique en santé pulmonaire. Rappelons-le, cette étude est essentiellement exploratoire et son objectif est de poser les jalons permettant l'élaboration et la réalisation d'une éventuelle enquête épidémiologique en santé pulmonaire