Espaces en tous genres Sérialité des imaginaires spatiaux dans la bande dessinée de genre

We would like to study in this article the ways in which generic universes are spacialized in comic books (science fiction, fantasy, western). Our hypothesis is that it is at the level of the spatial setting (both diegenetically and graphically) that the modalities of the serial reading pact are largely determined, involving the way of evaluating the work and deciphering it, the questions of plausibility, the judgments on the validity and the interest of the text, as well as a repertoire of stereotypes and intertextual scenarios. It is because serial fiction universes mark their autonomy from realistic referents that they are immediately interpreted as conventional systems. Falling into a referential logic dominated by intertextual and architectural principles, the image is saturated with signs that refer either to works or to sets of works with which it maintains serial links. These signs produce the world effect, and impose the coherence of each work and the specificity of its relationship to the genre.A travers l'étude d'un corpus de bandes dessinées de genre, nous voudrions montrer que, dans ce type de productions, c’est au niveau de la mise en espace (aussi bien diégétiquement que graphiquement) que se détermine largement les modalités du pacte de lecture sériel, engageant la manière d’évaluer l’œuvre et de la déchiffrer, les questions de vraisemblance, ainsi qu’un répertoire de stéréotypes et de scénarios intertextuels. C’est parce que les univers de fiction sériels marquent leur autonomie par rapport aux référents réalistes qu’ils sont immédiatement saisis comme des systèmes conventionnels. Ce sont ces systèmes, décomposables en encyclopédies mises en espace, qui produisent l’effet de monde, mais ce sont eux également qui imposent la cohérence de l’œuvre et la spécificité de son rapport au genre. Chaque œuvre propose ainsi un dispositif spatial qui est une interprétation située du genre, individuation des stéréotypes et des héritages que le lecteur perçoit intuitivement parce qu’il n’analyse pas un réseau de références sérielles, il découvre un monde mis en récit dans l’organisation de la page