Evaluation de la présence de sélénium dans des eaux d'alimentation de captages de l’Essonne : caractérisation, évolution

Le service Santé-Environnement de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de l'Essonne est, depuis 1990, régulièrement confronté à des teneurs anormalement élevées en sélénium dans les ouvrages de production d'eau destinée à l'alimentation humaine, teneurs supérieures à l'exigence de qualité. Le SIE de Champcueil et environs, le plus affecté, a même fait l'objet d'une procédure dérogatoire et d'un renforcement du contrôle sanitaire sur ces ouvrages en 1997. L'étude à l'origine de cet article porte sur la prise en compte de l'incertitude de la méthode analytique, sur la mise en évidence d'une évolution temporelle et géographique et sur la recherche de l'origine géologique du sélénium dans les eaux souterraines et superficielles. L'incertitude analytique de la méthode d'analyse ne permet pas d'expliquer à elle seule les concentrations observées et leur variation. L'analyse statistique des données du contrôle sanitaire n'a pas mis en évidence d'amplification du phénomène tant au niveau du nombre d'ouvrages affectés, qu'au niveau de la fréquence d'apparition du sélénium et qu'au niveau des concentrations observées depuis 1990. A l'exception de deux ouvrages à surveiller. Par contre, il a été mis en évidence que l'action corrective mise en place sur le SIE de Champcueil et environs n'est pas suffisante pour respecter l'exigence de qualité. D'autres mesures correctives seront à mettre en oeuvre pour ce syndicat. Il est apparu que l'origine géologique est bien conservée des eaux souterraines aux eaux superficielles. Il a été ainsi défini trois zones géographiques pour lesquelles les mécanismes de relargage du sélénium seraient différents, sans toutefois statuer sur l'origine précise du sélénium à rechercher dans les terrains de l'Eocène supérieur et de l'Oligocène