Théorie visco-élastique non-extensive VI. Application à un liquide formant une phase vitreuse : l'OrthoTerPhényl (OTP)

La théorie visco-élastique non-extensive développée dans (I-V) est testée à l'aide d'un grand nombre de données expérimentales concernant un liquide formant une phase vitreuse. Le système choisi est l'orthoterphényl (OTP), qui a été très étudié depuis un demi-siècle, et a beaucoup servi à tester diverses théories et modèles. En utilisant systématiquement les idées développées dans les articles précédents (I-V), on obtient une description cohérente assez simple d'un grand nombre de ces données expérimentales de nature statique, dynamique, thermodynamique et spectroscopique, si l'on suppose que la phase visqueuse, entre le point de fusion du cristal et la température de transition vitreuse est une transition de la théorie, à la fois translationnelle et rotationnelle, très "étalée" sur cet intervalle de température. Cette analyse assez complète de ce système particulier, suggère que la théorie devrait permettre de décrire, de façon unifiée, les propriétés physiques des liquides dans leur état stable entre la température d'ébullition et celle de fusion du cristal, et, quand ils peuvent être sur-refroidis, dans leurs états métastables jusqu'aux très basses températures. Dans ce dernier cas, la description fournit, entre autres choses, une interprétation simple des caractéristiques expérimentales connues sous les vocables de "relaxation α", "relaxation β" et "pic de bosons". On suggère que l'étalement de la transition est associée avec l'apparition de fluctuations spatiales de la densité, qui rendent le milieu inhomogène. La densité locale maximum augmente plus vite que la densité moyenne quand la température diminue, et semble saturer à la température de transition vitreuse