Accueil familial à but thérapeutique

Les troubles graves et durables de la parentalité peuvent avoir de tels effets négatifs sur le développement psychique de l’enfant, qu’il faut le protéger par sa séparation légale de ses parents et son accueil en milieu familial suppléant. Pour soigner et prévenir les troubles psychiques de l’enfant, cette mesure doit inclure, parallèlement à une famille d’accueil « suffisamment bonne » et accompagnée, l’aménagement adapté des contacts de l’enfant avec ses parents. Cela assure des conditions optimales pour le développement psychique de l’enfant. Quand les rencontres entre eux sont possibles, elles nécessitent un « accompagnement thérapeutique » incluant la « médiation » dans un environnement matériel et humain, assuré par l’équipe de l’accueil familial à visée thérapeutique. Cet accompagnement est complété par les entretiens avec les parents et le suivi de l’enfant. Ce travail ne constitue pas le soin des parents mais contribue au développement optimal de l’enfant. La première tâche des accompagnateurs professionnels consiste à désamorcer l’effet pathogène des interactions dysfonctionnelles. Alors seulement, l’accompagnement thérapeutique favorise la démobilisation de défenses pathologique déjà à l’oeuvre chez l’enfant (et ainsi relancer son développement), soigner l’angoisse d’abandon et de la perte d’objet (soin de l’attachement) et ouvrir l’accès aux qualités préservées de ses parents réels (dissipant les fantasmes des imagos parentaux toxiques, qui dominent en l’absence totale des contacts avec eux) et de soutenir leurs capacités parentales (filiation, transmission, identité). L’accompagnement thérapeutique du lien parents-enfant peut aider les parents à constituer une meilleure représentation des besoins de leur « enfant réel » et de l’investir de façon plus objectale que fusionnelle. Ce texte précise et illustre le dispositif et la nature du travail avec les parents, tout comme les processus protecteurs et stimulants à l’oeuvre