Diététique et image du corps : de l’intérêt de la prise en charge multidisciplinaire de la prise de poids en milieu psychiatrique

La prise de poids et l’obésité chez les patients souffrant de troubles psychiatriques peut non seulement avoir des conséquences somatiques graves mais aussi des conséquences psychosociales telles que la découragement, l’aggravation du retrait social, la discrimination et finalement le risque d’interruption du traitement, de rechute et de réhospitalisation. De nombreux traitements psychotropes peuvent majorer la prise de poids, mais la maladie elle-même (schizophrénie et troubles bipolaires) et le mode de vie sédentaire peuvent l’aggraver. Le but de notre étude était d’essayer d’établir un programme de contrôle de poids par une équipe multidisciplinaire afin de limiter de telles complications et d’améliorer l’estime de soi. Au cours des trois dernières années, 2 puis 4 groupes ont été organisés, une fois par mois, associant des conseils diététiques par les diététiciennes de l’hôpital, des activités psychomotrices par les psychomotriciennes du service, des infirmières et aides-soignantes, et un médecin psychiatre. L’information à visée éducative et les interventions psycho corporelles ont été adaptées à chaque groupe en fonction du type de patients et des lieux d’intervention, utilisant des questionnaires individuels et des présentations plus générales, l’usage d’exercices physiques, la discussion pour valoriser le contrôle de soi-même et la notion de prendre soin de soi. Les patients ont bien participé et ont tiré profit de cette expérience. Le poids nécessite d’être pris en compte le plus tôt possible pour prévenir son augmentation ou le stabiliser, et de ce fait prévenir et limiter les complications ; la satisfaction liée à l’image corporelle peut améliorer la démarche de perdre du poids