La désespérance parentale aux prises avec la violence de la pathologie : le suivi psychologique

L’annonce d’une pathologie psychotique précoce ou autistique fait nombre de fois irruption dans une sphère familiale qui se trouve mise à mal dans sa conception, dans son organisation, dans son fonctionnement. Réveillant, suscitant et révélant des souffrances incluses dans le lien familial, la pathologie psychotique questionne et modélise une psychologie, voire une psychopathologie familiale, en même temps qu’elle problématise la parentalité. Les mouvements dépressifs vont ponctuer dès lors le trajet de l’ensemble des membres du groupe familial. La rencontre avec le social, ainsi qu’avec les différentes institutions (médicales, scolaires, psychiatriques, médico-sociales) vont parfois accentuer et nourrir un sentiment de désespoir et d’impasse. La figure du rejet et de la marginalisation, le vécu d’impuissance et d’incapacité, l’impression de persécution et de fatalité trouvent là leur déploiement, parfois incarnés par la rencontre avec certains intervenants. À partir d’exemples cliniques, l’analyse portera sur l’expression dépressive des familles et leurs modes d’accompagnement en questionnant les stratégies de prises en charge des formes autistiques et psychotiques précoces