Enquête sur l’utilisation des anesthésiques locaux par les chirurgiens dentistes exerçant en Alsace

Objectifs : L’objectif de cette enquête était d’identifier les pratiques et les usages des anesthésiques locaux lors des différents types d’actes par les chirurgiens dentistes exerçant en Alsace. Matériels et méthodes : L’ensemble des praticiens exerçant en Alsace (1 500) ont reçu un questionnaire de quatre pages par différents moyens. 311 questionnaires ont été renvoyés (20.7 %) et 308 ont été retenus. Les réponses ont été enregistrées dans un tableau Excel après anonimisation. L’enquête a été conduite durant les mois de mai et juin 2005. Résultats : La majorité des praticiens (230/290 = 79.3 % [74.2 - 83.8]) utilisent une seule molécule anesthésique (majoritairement l’articaïne, la lidocaïne en second). Le choix de la molécule anesthésique utilisée est le même dans les différentes situations physiologiques ou pathologiques proposées dans le questionnaire. Face à un patient en bonne santé, la majorité des praticiens utilisent des anesthésiques locaux contenant de l’adrénaline (249/291 = 85.6 % [81.0 - 89.4]). Le second vasoconstricteur le plus fréquemment choisi est la noradrénaline (30/291 = 10.3 % [7.1-14.4]). Le choix du vasoconstricteur ne change pas de façon significative en fonction de l’état physiologique ou pathologique des patients. Toutefois 23-25 % des praticiens s’abstiennent de choisir un vasoconstricteur lorsque le patient présente une situation physiologique ou pathologique particulière. 59.9 % (176/294 = 59.9 % [54.0 - 65.5]) des praticiens utilisent un anesthésique de contact avant l’infiltration. L’anesthésie transcorticale est pratiquée par 53.9 % (159/295 = 53.9 % [48.0 - 59.7]) des praticiens, dans 76.7 % des cas (122/159 = 76.7 [69.4 - 83.1]) avec des vasoconstricteurs, mais seulement 44.7 % (71/159 = 44.7 % [36.8 - 52.7]) d’entre eux ont recours à du matériel spécifique pour ce type d’injection. Pour réaliser des actes courants de soins ou de chirurgie, l’anesthésie par infiltration para-apicale est la technique la plus couramment pratiquée au maxillaire et dans les secteurs antérieurs à la mandibule (environ 80 %), tandis que dans les secteurs postérieurs de la mandibule, les praticiens réalisent les différentes techniques : paraapicales, locorégionales et intraligamentaires. Les praticiens qui réalisent de la chirurgie implantaire ont recours à des anesthésies para-apicales en grande majorité (entre 50 et 71 % en fonction des secteurs.) 88 % des praticiens ont étés confrontés au moins une fois à une complication après une anesthésie locale. Les plus fréquemment citées sont les hématomes (271/289 = 93.8 % [90.3 - 96.3]) et les réactions vagales (206 / 293 = 70.3 % [64.7 - 75.5]). Conclusions : La grande majorité des praticiens exerçant en Alsace choisissent d’utiliser des solutions anesthésiques contenant de l’articaïne et de l’adrénaline pour la plupart de leurs actes et quelle que soit la situation physiologique ou pathologique du patient. L’anesthésie para-apicale est la technique la plus pratiquée. La plupart des praticiens ont eu l’expérience d’une complication classique après une anesthésie locale. Med Buccale Chir Buccale 2007 ; 13 : 187-198