Gestion de l’assainissement et qualité des eaux de baignade à Marseille

Large cuvette tournée vers la mer, agrémentée du plus grand parc balnéaire urbain de France, la ville de Marseille a engagé depuis plus de 30 ans un plan d’actions ambitieux au niveau des plages pour lutter contre les pollutions sanitaires, mais aussi contre celles dues aux eaux de nettoyage de voirie et de ruissellement pluvial. Le réseau d’assainissement et ses équipements ont été pourvus d’un important dispositif de télésurveillance et de télégestion en temps réel qui fonctionne 24 h/24. La prévision et la mesure de pluie sont assurées par l’imagerie radar en provenance de Météo-France, complétée par un réseau de pluviomètres urbains. Ce dispositif permet la gestion en temps réel du réseau d’assainissement, en fonction du risque de pluie, selon trois modes : temps sec, dépollution, inondation. Dans la zone littorale balnéaire, les eaux des réseaux pluviaux en modes temps sec et dépollution sont redirigées par des vannes télécommandées vers le réseau sanitaire et la station d’épuration. Les vannes des bassins de rétention sont fermées pour stocker les petites pluies et leur contenu est ensuite vidangé vers la station d’épuration. En mode inondation, les vannes sont régulées en fonction de consignes de débit aval à ne pas dépasser et le principal déversoir du réseau unitaire qui rejette vers la zone des plages est automatisé pour ne s’ouvrir que dans ce cas. Un partenariat entre la Direction de la Santé Publique (DSP), la Direction de l’Eau et de l’Assainissement (DEA) et la Société d’Exploitation du Réseau d’Assainissement de Marseille (SERAM) a permis plus récemment de mettre en place une gestion active de la qualité des eaux de baignade. Des procédures ont été formalisées pour définir les actions à mener depuis le poste de télécontrôle de la SERAM jusqu’aux différents acteurs. À la moindre anomalie révélée par la télésurveillance, des investigations sont immédiatement réalisées sur le terrain. En cas de pluie, le ruissellement et les volumes déversés sont évalués. Lorsqu’il y a risque sur la qualité des eaux de baignade, la SERAM informe immédiatement la DSP. Cette dernière est alors chargée de gérer les interdictions de baignade et l’information du public. Les plages concernées par le risque de pollution sont fermées préventivement par la police municipale et des prélèvements sont réalisés. Une technique d’analyse rapide permet à la DSP d’apprécier la qualité de l’eau pour ouvrir à nouveau les plages dès que possible, ou reconduire les prélèvements en cas de mauvais résultat. Ce dispositif permet de garantir à ce jour la possibilité de se baigner dans des eaux conformes plus de 98 % du temps