Modes d’invasion et d’expression de Botrytis cinerea, champignon pathogène de la Vigne

Introduction : Le champignon phytopathogène Botrytis cinerea est un polyphage qui cause d’énormes dégâts en agriculture. La culture de la vigne représente en France des enjeux économiques importants. La vigne est touchée par la maladie de la pourriture grise due à B. cinerea, conduisant à des pertes de rendement importantes. L’objectif de cette étude est, compte tenu des effets sur le développement fongique de facteurs environnementaux (Sautour et al., 2001a, b), la caractérisation du caractère pathogène et la comparaison des structures de populations de B. cinerea isolées de différentes régions de France : Bourgogne, Languedoc et Champagne.Matériel et méthodes : Les suspensions de conidies à une concentration de 105-106 spores/ml sont déposées sur la surface extérieure de feuilles de vigne. Les étapes d’expansion de la nécrose sont suivies toutes les 24 h ; au bout de 10 jours, les symptômes sont classés selon leurs niveaux d’expression et leur mode de colonisation de la feuille. La liaison entre les caractères suivants : le début de l’infection, les symptômes, l’infection primaire, l’apparence du mycélium, la production des spores, a été testée sous l’hypothèse nulle d’une association aléatoire.Résultats : Observation et classification de types des symptômes, selon le début de l’infection et les niveaux d’infection primaire :Trois types de symptômes ont été identifiés : l’infection humide radiale (WN), l’infection ponctuelle (SN), et l’infection par les nervures (VN).Les effets de l’infection primaire se manifestent au sixième jour suivant l’inoculation, comme une tache (is) ou comme une diffusion de lésion moyenne (mi 40 mm).Les tests statistiques de l’hypothèse nulle d’homogénéité (χ2 d’homogénéité) montrent que certains couples de caractères ont une tendance à la corrélation : l’initiation de l’infection à 24 heures avec li (χ2= 31,98), une forte association entre WN et li et mi, d’une part, avec SN et is d’autre part (χ2= 76,7). On note une tendance à l’association entre WN et SN avec 10 jours (χ2 = 14,9) de l’apparition de mycéliums; entre WN et SN, et 10 jours (χ2 = 12,9) de la production de spores. Ainsi, la vitesse d’apparition du mycélium et la formation des spores sont corrélés (χ2 = 16,6).Perspectives ; La variation de l’expression de la virulence pourrait être liée à la capacité d’infection du champignon pathogène, incluant la germination des spores, la pénétration dans les cellules hôtes vivantes et l’invasion tissulaire.En combinaison avec des études de génétique moléculaire, le mécanisme de l’infection pourrait être expliqué. Ces recherches devraient conduire au contrôle efficace du développement de B. cinerea