Apprenabilité de la structure syllabique du français méridional dans un réseau calculatoire dynamique standard

Dans ce travail, nous défendons une conception connexionniste dynamique de la syllabe, dans la lignée des travaux de Goldsmith, Larson et Laks sur les réseaux calculatoires dynamiques. Après avoir rappelé que la constituance, bien qu'elle soit acceptée par la plupart des phonologues, reste sujette à débat, nous exposons le modèle « standard » développé par Goldsmith et Larson ainsi que le modèle « élargi » de Laks, et nous montrons que le modèle standard, plus restrictif, est capable d’apprendre la structure syllabique du français, étant donnés un algorithme d’apprentissage et une paramétrisation adéquats. Sur la base d’un corpus de 2 486 formes de français méridional, construit à partir d’une enquête en Languedoc issue de la base de données PFC (phonétisé et syllabifié) nous mesurons et analysons la performance de deux modèles : un modèle biaisé, qui dispose d’une échelle de sonorité préétablie comparable à celles qui sont utilisées dans la littérature, et un modèle non biaisé, qui ne fait aucune hypothèse quant à la sonorité sous-jacente des segments. Nous montrons que les deux modèles ont tous les deux une très bonne capacité de généralisation, et atteignent respectivement 98,59% et 98,79% sur des données non vues. Cette performance est très supérieure à un modèle statique reposant sur une simple échelle de sonorité, lequel ne prédit que 93,56% de formes correctes sur le corpus de test. Nous montrons également que la performance du modèle non biaisé est significativement supérieure à celle du modèle biaisé à partir de 1000 simulations sur le corpus de validation et en discutons les conséquences pour une théorie de la syllabe