Recherches sur les tiques (Acarina, Ixodidae), Parasites de Bovidés dans l’Ouest algérien

Des prélèvements de Tiques (Acarina, Ixodidae) ont été effectués pendant deux années sur des Bovins provenant de toute l’Oranie et rassemblés chaque semaine sur le marché d’Oran (Algérie). 5 500 Tiques ont été récoltées, réparties en 6 genres et 12 espèces. L’analyse phénologique a permis de définir 3 espèces printannières (Rhipicephalus bursa, Rh. turanicus et Rh. sanguineus), 3 espèces estivales (Hyalomma detritum, H. impeltatum et Boophilus annulatus), 3 espèces hivernales (Ixodes ricinus, Haemaphysalis punctata et Dermacentor marginatus) et 3 espèces que nous avons qualifiées de pérennes (H. marginatum, H. escavatum et H. lusitanicum). En effet, ces dernières sont présentes toute l’année sur le bétail, mais durant la période hivernale, les individus récoltés (essentiellement des mâles et quelques femelles) restent fixés sur l’hôte sans se nourrir. L’intensité du parasitisme et les proportions relatives entre espèces au niveau du bétail sont étudiées de novembre 1981 à septembre 1983. L’analyse de la répartition sur l’hôte des différentes espèces montre que les Tiques à rostre court ont une préférence marquée pour certains territoires cutanés alors que les espèces à rostre long présentent des sites de fixation plus variés. Il n’a pas été observé de phénomènes de compétition-exclusion en cas d’infestation plurispécifique d’un même territoire. La plupart des bêtes sont infestées simultanément par 2 à 4 espèces de Tiques différentes. Une première évaluation nous permet de définir 2 types d’associations qui traduisent à la fois le mode d’élevage et l’origine géographique du bétail. L’analyse statistique des associations d’espèces fera l’objet d’un travail ultérieur. Les espèces de Tiques récoltées sont les mêmes que celles signalées au Maroc. Trois d’entre elles seulement sont retrouvées en Lybie où les conditions climatiques sahariennes éliminent les espèces non xérophiles. Nos observations concernant la dynamique saisonnière sont comparées avec celles qui ont été faites dans l’Est algérien par les Chercheurs de l’institut Pasteur d’Alger avant 1961