Exploitation du gaz de schistes et sécurité des ressources en eau sont-elles compatibles ?

Le gaz dit de schistes – ou plus justement de roche-mère- est une ressource potentielle, diffuse, largement distribuée. La mise en exploitation d’un hydrocarbure non conventionnel soulève des questions nouvelles, même si la plupart des techniques sont connues sinon maîtrisées : forage profond, cimentation, développement des discontinuités naturelles de la roche pour la chenaliser avant mise en production. Les impacts préoccupants sont au sol : chantiers de forage, conflits d’usages, infrastructure de production, voies d’accès, sécurité des ouvrages vieillissant. Les impacts profonds sont a priori moins à craindre faute d’enjeu, les forages n’y rencontrant que rarement des ressources potentiellement exploitables. Les impacts éventuels sur les eaux souterraines sont plus indirects que directs. Le coût d’ouvrages à une telle profondeur imposera de jumeler exploration et expérimentations en vraie grandeur. La ressource potentielle a été estimée approximativement par l’administration américaine : la France serait le 2° pays d’Europe le mieux doté, mais elle doit engager sa propre estimation. Le code minier n’est plus adapté pour traiter de ressources non conventionnelles, dans l’ignorance des objectifs de la DCE, de la loi sur l’eau, du code de l’environnement, sans impliquer les parties prenantes. Perçu très tard, ce point a conduit à interdire inconsidérément la fracturation hydraulique, pourtant pratiquée depuis des dizaines d’années, pénalisant du même coup d‘autres branches professionnelles. Le sujet doit être repensé des points de vue réglementation, communication, partage des décisions, conformité et suivi dans le temps des ouvrages, validation des techniques