Nous présentons les arguments théoriques qui, au début de la transition à l'Est, ont justifié le recours à la privatisation de masse comme méthode de privatisation à privilégier dans le but d'éviter la corruption associée aux transferts des actifs publics. Nous estimons une fonction de corruption appliquée aux pays de l'Est en 1999. Nos résultats montrent que la corruption est associée positivement à la privatisation de masse. Ce résultat contredit les hypothèses théoriques initiales et illustre ce que nous appelons le «paradoxe des privatisations de masse». Pour expliquer ce paradoxe, nous examinons le bilan réel des privatisations à l'Est, bilan qui est très éloigné des objectifs théoriques assignés à cette réforme, en particulier l'objec...