Excellence paradoxes : sociological investigation in French footballariat

90% des apprentis footballeurs formés dans des Centres de Formation professionnels, ne deviennent pas joueurs d'élite. Une fois évincés de ces institutions de formation, nombreux sont-ils à poursuivre leur carrière dans les périphéries – du National 3 (5e division) au National 1 (3e division) – de l'excellence.Cette thèse s'est donc évertuée à caractériser les causes et analyser les conditions sociales du (ré)engagement de ces joueurs, dans les périphéries de ce marché du travail sportif. A partir d'entretiens biographiques menés auprès d'ex-apprentis footballeurs (21), de données empiriques portant sur le devenir de 152 anciens apprentis mais également, d'une ethnographie au sein d'un Centre de Formation professionnel, l'investigation met en avant le caractère déterminant d'une socialisation dans l'excellence, dans la poursuite d'une carrière dans les périphéries.En analysant la socialisation professionnelle –que nous nommons objectivation vocationnelle – de ces sportifs, en termes de temporalités vécues, nous montrons que ces temporalités constituent les déterminants sociaux du phénomène de recomposition de l'engagement des ex-apprentis footballeurs, dans les périphéries de l'excellence.Dans une Partie I), nous appréhendons l'institutionnalisation (vécu en Centre de Formation) comme le déterminant biographique du phénomène en question. Le fait de devenir joueur institué marque le parcours de ces sportifs, en objectivant leur vocation pour le métier de footballeur. Dans une Partie II), nous montrons que l'intériorisation de l'ethos du footballeur institué, constitue le déterminant symbolique du phénomène de recomposition de l'engagement des ex-apprentis. Forgé sur la persévérance vocationnelle, cet ethos proscrit tout abandon du destin sportif, dans l'univers des possibles des joueurs institués. Ainsi, dans une Partie III), l'enquête démontre que l'intégration des périphéries de l'excellence - entre National 3 (5e division) au National 1 (3e division) – par les ex-apprentis, constitue en soi le déterminant professionnel de leur recomposition vocationnelle. En concevant ces périphéries comme du footballariat – un espace professionnel objectif et subjectif –, nous comprenons comment cette temporalité offre en pratique aux ex-apprentis, la possibilité de recomposer leur vocation à distance de l'élite mais dans des conditions sociales très hétérogènes.Each season, there are more than 2000 apprentices in French football academies but less than 10% of them get a professional contract in the Elite French football market (Ligue 1 and Ligue 2). Contrary to popular belief, for the majority of apprentices (90 %) this is not the end of their career or ambitions. French sociologists like Frederic Rasera (2010; 2014), showed that a lot of ex-apprentices, rejected from academies, integrate Amateur French football market (third, fourth and fifth division) because of their high skill level. Consequently, if sometimes they surrender the ambition to become professional footballer in the Elite, the Amateur French football market, that we called Footballariat, gives them the opportunity to live through football without “professional” status. Indeed, most of football's ex-apprentices secure work in amateur teams. This means that they make money in order to train and develop for advanced football competition. This paper discusses the sociological definition of a French professional player. Using both a qualitative approach (21 semi-structured interviews with amateur players) and a quantitative approach (longitudinal study of ex-apprentices born between 1987 and 1997), we show that the boundaries between amateur and professional status are very slender. Actually, we will develop two main arguments. First of all, we will demonstrate that the difference between amateur and professional status is sometimes just a legal difference. Then, we illustrate that there are several different professional football markets in France