The land from the landscape point of view : aesthetic issues, ethical issues, ecological issues

Cette étude s’inscrit dans l’un des enjeux contemporains majeurs : dépasser la vision moderniste du monde, et plus précisément son dualisme ontologique opposant le subjectif à l’objectif, le culturel au naturel. Cette nécessité est née d’une prise de conscience qui a marqué les dernières décennies : l’alternative moderne du sujet et de l’objet n’est pas compatible avec la réalité des milieux humains, et cette tension est responsable de certaines crises actuelles telles que la crise écologique et la perte profonde de l’identité locale. De nombreux chercheurs et praticiens se sont emparés de cette problématique, et ont dessiné des conditions de possibilité d’un tel dépassement. Cette thèse a pour ambition de contribuer à ces réflexions en examinant la terre du point de vue paysager et en proposant une manière de voir alternative au modernisme, une approche où il y aurait continuité entre le physique, le sensible et le symbolique. Cette étude cherche à mettre en évidence la réalité concrète des lieux et à offrir des pistes pour l’intégrer et la valoriser en tant que telle dans les projets d’aménagement paysager. Pour ce faire, nous avons adopté une démarche mésologique, dans le sillage de l’écoumène défini par Augustin Berque. Fondée sur une logique trajective, cette démarche nous a permis de considérer simultanément les facteurs naturels et culturels concourant à former la réalité. Nous nous intéressons également à des oeuvres paysagères représentatives de cette philosophie, de cet état d’esprit alternatifs. Notre analyse porte sur deux contextes historico-culturels différents : d’une part les projets des paysagistes contemporains en France, et d’autre part, la tradition jardinière en Iran prémoderne. Ce travail nous a permis de faire émerger trois principes universels qui sont à l’oeuvre dans tout aménagement, et qui fournissent un sens commun à l’ensemble des pratiques paysagères. Il s’agit en effet des lignes conductrices d’un projet d’aménagement ayant un rapport soutenable avec son site, tant au plan esthétique qu’aux plans écologique et éthique.This study is situated within a broader and major contemporary issue. Namely to overcome the modernist vision of the world, and more precisely its ontological dualism which deems opposing the subjective to the objective, the cultural to the natural. This need arises from an awareness that has marked the last decades : the modern dichotomy of subject and object is not compatible with the reality of human living environments and dwelling spaces. This tension is principally responsible for certain current crises such as the ecological degradation and the profound loss of local identity. Many researchers and practitioners have dealt with this dichotomy and have attempted to draw out the conditions for the possibility of overcoming it. This thesis aims to contribute to the converging thinking in this area by examining the land through the lens of landscape. As an alternative to modernist view, it proposes a way of seeing in which there is continuity between the physical, the sensory and the symbolic. This study seeks to highlight the concrete reality of milieux and to offer ways to integrate and enhance it as such in landscape projects. To do this, a mesological approach has been adopted in the wake of ¨ecumene” defined by Augustin Berque. Based on a trajective logic, this approach allows to consider simultaneously the natural and cultural factors contributing to the formation of reality. This research is also concerned with landscape works that are representative of this philosophy and this alternative state of mind. The analysis here focuses on two different historicocultural contexts. The projects of contemporary landscape architects in France, are examined in juxtaposition to the tradition of gardening in pre-modern Iran. Through comparative analysis, the study extrapolates three universal principles that are at work in any landscape development and provides a common framework for all landscape practices. The proposed principles provide directing guidelines for creating a sustainable relationship between development projects and their sites aesthetically, ecologically and ethically