Les mille et un sexes de la Science

The Thousand and One Sexes of Science. Isabelle Stengers tries to analyze the deep malaise resulting from the binary categorization in modern sciences brought on by representation standards. She proposes two alternatives for attempting to escape it by resolving it. One is based on something it borrows from guerrilla tactics and which provides the foundation for the deep mobilzation of the researcher, i.e. a « feeling for opportunity ». To that, she adds whatever in humor and laughter could help to compromise with institutions without getting caught up in the atemporal conceptual frameworks of Reason, Understanding and the Occident, the congruent points where Science and Power meet on the basis of the original representations of a single (male) sex, establishing domination as a value. The other attempt is based on a « good utopia » capable of complicating the operating modes that have managed to assert themselves as normal and inevitable. A utopia which opposes to the sex of power, not another sex (the « feminist » science version), but the thousand and one sexes of fiction. (Transcription of papers presented at the Limites-Frontières [Limits and Frontiers] seminar which took place in Paris, June 1985, and at the symposium « Les théories scientifiques ont-elles un sexe ? » [Do scientific theories have a sex ?] organized in Moncton, New Brunswick, Canada, in October 1990).Isabelle Stengers essaie d’analyser le malaise profond suscité par la catégorisation binaire provoquée, dans les sciences modernes, par les normes de représentation. Elle propose, contre celle-ci, deux tentatives d’y échapper, en la résolvant. L’une s’appuie sur ce qui fonde la mobilisation profonde du chercheur, son « sens de l’opportunité », qu’elle emprunte au guerrillero. Elle y ajoute ce qui de l’humour et du rire, permettrait d’accommoder avec les institutions sans être pris dans les problématiques atemporelles que sont la Raison, l’Entendement et l’Occident, points de congruence entre la Science et le Pouvoir au travers de la représentation princeps d’un seul sexe (mâle), affirmant la domination comme valeur. L’autre tentative s’appuie sur une « bonne utopie » susceptible de compliquer les modes de fonctionnement qui ont réussi à s’imposer comme normaux, inévitables. Utopie qui oppose au sexe du pouvoir, non un autre sexe (version science « féministe »), mais les mille et un sexes de la fiction. -Textes transcrits du séminaire Limites-Frontières, (Paris, juin 1985), et du colloque « Les théories scientifiques ont-elles un sexe ? » (Moncton, Canada, octobre 1990).Los mil y un sexos de las ciencias. Isabelle Stengers intenta analizar el malestar profundo suscitado por la categorización binaria provocada, en las ciencias modernas, por las normas de representaíon. Propone, contra ésta, dos tentativas de escarparse de ella, resolviéndola. Una se apoya en lo que funda la mobilización profunda del investigador, el « sentido de oportunidad », igual al del guerrillero. Añade aquello que en el humor y en la risa permetiría acomodarse con las instituciones sin encajarse en las problemáticas atemporales que representan la Razón, el Entendimiento y el Occidente, puntos de congruencia entre la Ciencia y el Poder a través de la representación original de un solo sexo (masculino), afirmando la dominación como valor. La otra tentativa se apoya en una « buena utopia » capaz de complicar los modos de funcionamiento que lograrom imponerse como normales, inevitables. Utopia que no opone al sexo del poder otro sexo (versión ciencia « feminista »), sino los mil y un sexos de la ficción. (Textos transcritos del seminario Limites-Frontières [Limites-Fronteras] en junio de 1985, en Paris, y del coloquio « Les théories scientifiques ont-elles un sexe ? » [¿ Tienen sexo la teorias científicas ?] organizado en Moncton, Canada, octubre de 1990).Stengers Isabelle. Les mille et un sexes de la Science. In: Chimères. Revue des schizoanalyses, N°12, été 1991. Violences et signes. pp. 72-108