Lieux de vie, lieux de luttes

Decades of Apartheid and its unequal system of development based on segregation of non-white populations, South Africa remains an extremely unequal country, where "two worlds" are standing alongside each other : a developed world, rich and mostly White, with high standards urban services and houses surrounded by electrical fences ; an underdeveloped world, mostly Black, characterized by high levels of unemployment, crime and poor housing.In this socially and racially segregated society, informal settlements (slums) are the poorest and marginalized neighborhoods. In Cape Town, they gather 20 % of the metropolitan population.While public policies failed to create inclusive cities and to reduce social and economical inequalities, social movements and activist organisations have been developed across South Africa. In Cape Town, those are non-profit organisations that are taking in charge the development of impoverished neighborhoods.Through their actions, they are participating to the urban development of marginalized areas and to the integration of their populations in the urban system, by increasing citizenship and urban quality of life, with the implementation of services and equipments in public spaces. Still segregated, informal settlements are in this frame considered as lively places, where the Right to the City - invented by Henri Lefebvre and re-imagined by South African activists - is reclaimed and admitted.Marquée par le régime de l’apartheid et son système de développement séparé des populations, l’Afrique du Sud demeure un pays extrêmement inégalitaire où deux mondes se côtoient : un monde développé, riche et encore majoritairement Blanc, disposant de services et d’un environnement urbains de qualité , et où maisons prennent la forme de forteresses sécurisées par des barrières électriques et des clôtures ; de l’autre côté un monde sous-développé, majoritairement Noir, marqué par le chômage de masse, la criminalité et le mal logement. Dans une société socialement et racialement ségréguée, les informal settlements (bidonvilles) sont les espaces urbains les plus démunis et les plus marginalisés. Au Cap, ils regroupent pourtant plus de 20% de la population de l’agglomération.Alors que les politiques publiques post-apartheid ont échoué à bâtir des villes plus inclusives et à réduire les inégalités socio-économiques, les mouvements sociaux et les organismes militants se sont développés à travers le pays. Au Cap, ce sont des organisations à but non lucratif - comme les ONG - qui prennent en charge le développement urbain des quartiers les plus pauvres.À travers leurs actions, elles participent au développement urbain de ces espaces marginalisés et à l’intégration des populations dans le système urbain et social par des stratégies de participation et d’engagement citoyen, en développant notamment les espaces publics, les services et les équipements urbains. Espaces ségrégués, les informal settlements sont dans ce cadre considérés comme des lieux de vie à part entière et où le Droit à la Ville - concept d’Henri Lefebvre - est revendiqué et ré-approprié par leurs populations