« La vie est ronde », écrit Joë Bousquet en 1946. Le constat, cela va sans dire, est le même s’agissant de la Terre et nourrit l’imaginaire depuis qu’on tient le fait pour acquis. « Métaphore du cercle » de Robert Poulet, « phénoménologie du rond » de Gaston Bachelard, et depuis quelque temps l’idée de « planétarité » : chaque époque offre le moyen de spéculer sur ce que, dans leur essai intitulé « The Planetary Condition », Elias et Moraru décrivent comme « a structure of awareness1 ». Se soumettre à l’évidence de cette géométrie constitue une manière d’être qui est aussi une façon de sentir et de penser, de se penser dans l’espace de nos existences. Les remarques qui suivent ont pour but d’examiner la manière dont quatre écrivains françai...