Les théories du complot: Moyen d’explication légitime, pensée irrationnelle, étiquette commode?

International audienceAre conspiracy theories tied to a conspiracist mindset, or should they rather be defined as (warranted or unwarranted) theories that posit a conspiracy? The French ministry of Education propounds and supports arguments which favour the first way of thinking. Still, debates are open between a psychology-inspired approach which core aim is not to define precisely what a conspiracy theory is; and a more philosophical approach claiming that no investigation can be seriously carried without a proper definition. The article sheds light on these issues, which recently raised tough debates in the Anglophone context. It claims that: 1) diabolizing conspiracy theories is not a relevant strategy; 2) the labelling process which qualifies some theories as “conspiracist” should be taken into account; 3) ongoing scholarly debates could agree on a common ground: how to support citizens in order them to be good and thoughtful conspiracy theorists? [Avalaible on-line https://journals.openedition.org/rechercheseducations/8311 ]Les théories du complot sont-elles liées à une mentalité complotiste, ou bien s’agit-il plutôt de théories, justifiées ou non, qui affirment un ou des complots ? Le ministère de l’Éducation propose et soutient des arguments qui favorisent la première option. Pourtant, les débats restent ouverts entre une approche inspirée par la psychologie, qui n’a pas pour objectif premier de définir précisément ce qu’est une théorie du complot ; et une approche plus philosophique, soutenant qu’une définition précise est un préalable à toute réflexion. L’article éclaire ces enjeux qui ont donné lieu récemment à d’âpres débats dans le contexte anglophone. Il soutient que : 1) la stratégie de diabolisation des théories du complot n’est pas pertinente ; 2) le processus politique de labellisation de théories en tant que « complotistes » devrait être pris en compte ; 3) les débats académiques pourraient s’accorder sur une question commune : comment permettre aux citoyens d’être de bons théoriciens du complot ? [Disponible en libre-accès https://journals.openedition.org/rechercheseducations/8311