La filiation entre Théodore Hersart de La Villemarqué et Émile Ernault. De la littérature gothique à la philologie d’urgence

International audienceDepuis l’élargissement des études sur les œuvres de Théodore Hersart de La Villemarqué (1815-1895), basé sur un décentrement d’un regard jusqu’alors focalisé sur le seul Barzaz-Breiz (1839), on peut qualifier cet homme d’inventeur de la littérature gothique du breton et donc le classer parmi les pères fondateurs des études médiévales. Afin de contribuer à la compréhension du legs de cet érudit du XIXe siècle aux études médiévales actuelles, il paraît intéressant de se pencher sur les filiations entre érudits. Une étude de la nature de la transmission des connaissances, des principes et des méthodes du maître La Villemarqué à son élève Émile Ernault (1852-1938) peut ainsi éclairer les orientations, les préférences, les représentations du Moyen Âge et de ses sources qui se sont jouées entre ces deux générations. Quelle est ainsi la postérité de La Villemarqué chez Ernault ?Cet article s’appuie sur la correspondance entre Émile Ernault (1852-1938) et Théodore Hersart de La Villemarqué (1815-1895) qui s’échelonne de 1873 à 1895. Elle comprend 63 lettres d’Ernault à La Villemarqué et un projet de réponse de La Villemarqué à Ernault, dont les transcriptions se trouvent en annexe de cet article. Nous n’avons pour le moment pas connaissance de l’existence et de la localisation des lettres de La Villemarqué à Ernault et ne pouvons donc pas proposer ici de correspondance croisée. Les documents manuscrits utilisés se trouvent dans le fonds d’archives La Villemarqué (Archives Départementales du Finistère, 263J) et sont visualisables sur la collection « Fonds La Villemarqué » de la Bibliothèque Numérique du Centre de Recherche Bretonne et Celtique : bibnumcrbc.huma-num.f