L'entrée nord du palais de Cnossos : étude interdisciplinaire d'un dépôt de tablettes en Linéaire B

Because of the early date of the discovery of the Knossian Linear B tablets (Evans, between 1900 and 1905) and their resemblance to the tablets found on the Greek Mainland, the precise chronological attribution of the Knossos tablets remains challenging, jeopardizing reliable historical reconstructions based on their contents. To remedy this conundrum, multidisciplinary approaches of each deposit found in the palace, combining an archaeological, pinacological, epigraphical, linguistic and textual analysis seem the most reliable way forward (cf. the Room of the Chariot Tablets). This dissertation focuses on one of the largest concentrated deposits found within the Knossos palace, that of the Northern Entrance Passage (NEP). Through a comparative multidisciplinary analysis with other Knossian and Mainland tablet deposits, the status and date of the NEP is explored. This should lead to valuable insights into administrative and historical processes that led to the progressive incorporation of the island in the Hellenic World.Cette thèse étudie les tablettes du palais de Cnossos écrites en Linéaire B, l'écriture que les Mycéniens auraient introduite en Crète lors de leur présence sur l’ile entre 1450 et 1250 av. J‐C. À cause de l'ancienneté de la découverte de ces tablettes (Evans, entre 1900 et 1905) et de leurs ressemblances avec celles trouvées sur le continent, la chronologie précise des tablettes de Cnossos reste problématique, ce qui compromet la fiabilité des reconstructions historiques que l'on pourrait faire sur la base de leur contenu. Afin de résoudre ce problème, une approche intégrée de chacun des dépôts du palais, – combinant des analyses archéologique, pinacologique, épigraphique, paléographique, linguistique ou encore textuelle –, semble être le moyen le plus fiable pour obtenir des résultats. L’étude se concentre dès lors sur l'un des plus importants de ces dépôts, celui de l'entrée nord (NEP). La première partie de l’analyse se focalise sur le contexte archéologique formé par ces tablettes du NEP et tente de comprendre l’assemblage qu’elles forment avec d’autres artefacts ayant été découverts avec elles. Il s’agit ici essentiellement de reconstruire les processus dépositionnels ayant mené à la création de ce dépôt particulier afin de mieux en apprécier la nature. Dans un deuxième temps, les propriétés physiques des tablettes et des inscriptions sont examinées afin de caractériser certains aspects des pratiques bureaucratiques tout en inférant, d’après leur état de conservation, de plus amples informations sur leurs circonstances d’enfouissement. L’étude paléographique des mains de scribes et les particularités linguistiques qui leur sont attachées entendent ensuite établir certaines divisions en fonction de traditions préétablies et d’en déduire des implications chronologiques. Finalement, une analyse textuelle détaillée permet d’entrevoir de multiples facettes de l’administration économique cnossienne, voire de la gestion du territoire rattaché à l’autorité palatiale. Ces différents volets de l’analyse interdisciplinaire mettant en relation le dépôt du NEP avec les autres dépôts cnossiens et du continent, permettent en définitive de traiter de l’horizon chronologique et fonctionnel de notre dépôt.(HIAR - Histoire, art et archéologie) -- UCL, 202