Un témoignage sur la régulation politique de la division confessionnelle : Guillaume de Pierrefleur

Cet article étudie la gestion politique de la division religieuse dans les bailliages communs francophones de Berne et de Fribourg (Orbe, Echallens et Grandson), ainsi que sa perception par Guillaume de Pierrefleur, un bourgeois de la ville d’Orbe resté catholique et auteur d’une vaste chronique. Il traite notamment des débats juridiques à l’œuvre dans les « Plus » de religion (le vote à la majorité des voix permettant aux habitants des bailliages communs de déterminer la religion de leur paroisse), et les oscillations entre les principes d’unanimitas, de sanior pars, de major pars et de tolérance religieuse. Il montre comment les autorités bernoises ont employé la notion de « liberté de conscience » pour promouvoir l’implantation de la Réforme dans les bailliages communs, sans plus la respecter une fois que la majorité des paroissiens a basculé dans le camp protestant