Fiscalité et économie étatique dans le royaume angevin de Sicile à la fin du XIIIe siècle

Après avoir rappelé l'héritage normand et souable, que les premiers Angevins n'ont pratiquement pas altéré, on étudie, à partir des Registres angevins reconstitués, la fiscalité indirecte, le plus souvent affermée, sur laquelle on commence à constituer des rentes ; le Royaume est hermétiquement clos et les taxes sur les exportations de céréales semblent avoir beaucoup augmenté. En dépit des promesses de Charles Ier, la subvention générale, principal impôt direct, est levée annuellement ; elle s'accompagne de taxes occasionnelles pour la défense, d'amendes, d'emprunts et dons obligatoires, de la distribution annuelle de nouvelle monnaie. Le poids de cette fiscalité semble avoir favorisé l'instabilité et l'appauvrissement de la population. Enfin, les Angevins ont hérité du secteur étatique de l'économie - monopole de vente de certains produits, flotte marchande, mossane et centres d'élevage de chevaux concentrés surtout en Capitanate et en Basilicate - qu'ils ont modérément développé, notamment dans ces régions où pourtant ils ne résidaient plus guère.Martin Jean-Marie. Fiscalité et économie étatique dans le royaume angevin de Sicile à la fin du XIIIe siècle. In: L’État angevin. Pouvoir, culture et société entre XIIIe et XIVe siècle. Actes du colloque international de Rome-Naples (7-11 novembre 1995) organisé par l'American Academy in Rome, l'École française de Rome, l'Istituto storìco italiano per il Medio Evo, l'U.M.R. Telemme et l'Université de Provence, l'Università degli studi di Napoli «Federico II». Rome : École Française de Rome, 1998. pp. 601-648. (Publications de l'École française de Rome, 245