Forme diplomatique et pratique institutionnelle des Commentarii Augustorum

La pratique des commentarii, commune dès l'époque de Cicéron, prouve que ces documents n'ont jamais été considérés comme probants et que leur valeur d'archives de référence devait être établie par qui les avait constitués ou en avait la garde, comme un simple document privé. Il apparaît que c'est l'a memoria qui dirigeait ces archives, expression archi- vistique des délégations de souveraineté administrative accomplies par la cité romaine à l'empereur, qui ne peut avoir été réalisée que par Agrippa sous le règne d'Auguste. Ce fonctionnaire affranchi apparaît avoir dirigé aussi bien les tachygraphes attachés à la préservation de l'injonction impériale que les différentes sections thématiques, où les différents registres étaient produits les uns les autres par copie et reclassement des données. Apparaissant avoir doublé l'ensemble des autres archives préservant les actes de chancellerie, ces commentarii, indissociables du fonctionnement du principat, paraissent avoir été d'usage fort malcommode.Mourgues Jean-Louis. Forme diplomatique et pratique institutionnelle des Commentarii Augustorum. In: La mémoire perdue. Recherches sur l’administration romaine. Actes des tables rondes de Rome (mai 1994 - mai 1995) Rome : École Française de Rome, 1998. pp. 123-197. (Publications de l'École française de Rome, 243