Temps et écriture du voyage chez Nodier : à la recherche du primitif

Roselyne de Villeneuve Temps et écriture du voyage chez Nodier Perpétuellement à la recherche du primitif, Nodier élabore dans ses voyages une esthétique pittoresque qui réactive l’origine par le biais de la tradition. En transplantant ensuite cette esthétique dans la fiction, il la sort de l’impasse. Le voyage est donc la matrice de la fiction : les deux genres sont en étroite connivence. La comparaison des seuils des voyages et du paratexte de Trilby prouve ainsi l’existence d’un programme commun centré autour la sensibilité et de l’impression. Néanmoins, les stratégies de résurrection du primitif dans les voyages sont diverses. Dans la Promenade de Dieppe, Nodier use de la technique du repoussoir pour opposer l’Angleterre, terre du progrès, à l’Écosse, patrie du primitif. Dans Paris historique, où il s’adonne au «fétichisme», l’espace sert de tremplin à une rêverie rétrospective qui recrée ce qui n’est plus ou qui se plaît à évoquer les origines de la langue, par le biais de l’étymologie et de la citation.Villeneuve Roselyne de. Temps et écriture du voyage chez Nodier : à la recherche du primitif. In: Littératures 58-59,2008. Barbey, polémiste. pp. 277-293