Retours de mémoire : la liberté impossible. Tulipe et Les clowns lyriques

Pourquoi Tulipe et Les clowns lyriques sont-ils deux romans dits ratés ? Ils mettent en scène des personnages marqués par l’Histoire et qui ne parviennent pas à allier leur histoire personnelle à leur mémoire historique. Le bras manquant de Rainier métaphorise l’incapacité de l’amour à combler le manque des morts : la fiction devient hallucinée et se grippe. Le Baron incarne cette impossible et douloureuse articulation de la mémoire et de l’imaginaire, et avec d’autres, une mémoire qui n’embraye pas sur de la fiction, parce qu’elle s’est pétrifiée… d’horreur(s)… et finalement le récit qui ne parvient pas à s’écrire est bien celui de la défense improbable des grands idéaux de la Résistance dans une guerre coloniale. Ce qu’expriment ces récits, c’est la difficulté pour l’être humain du vingtième siècle à s’inscrire dans l’Histoire et dans son histoire.Abdeljaouad Firyel. Retours de mémoire : la liberté impossible. Tulipe et Les clowns lyriques. In: Littératures 56,2007. Romain Gary, l'ombre de l'histoire. pp. 159-171