On se propose ici de lire Han d’Islande comme un roman de la curiosité oedipienne : les démarches de connaissance, et tous les jeux qui affectent l’identité des personnages occupent une place fondamentale dans cette oeuvre. À cet égard, on ne peut manquer d’être frappé par l’omniprésence de l’incognito : le rapport au vrai passe par le voile qui masque l’identité ou au contraire la révèle. Héros et jeune quêteur d’inconnu, Ordener part ainsi à la rencontre du monstre, Han, qui figure à bien des égards la terra incognita de l’inconscient, et il est confronté en chemin aux apprentis sorciers du clan d’Ahlefeld. L’objet de cette étude est de montrer toute la portée philosophique de l’usage que le romancier fait de l’incognito dans ce roman de ...