Sport et migrations : une socio-histoire européenne. L'exemple du football

National audienceLa popularité du football à l’échelle européenne a créé une image de l’Europe auprès de ses habitants : une Europe des nations à l’occasion de « l’Euro » tous les 4 ans et de la nouvelle Ligue des nations de l’UEFA et une Europe des marchands et du marché dans le cadre de la Champions league et de la ligue Europa. Ces deux mondes croisés donnent à voir une Europe « multiculturelle » si l’on regarde la composition des équipes nationales et des clubs comprenant, à des degrés divers, des joueurs issus de la « diversité » et de l’immigration. Sport-creuset, le football en Europe constitue ainsi un bon laboratoire (au sens de N. Elias) pour saisir tant l’histoire économique et migratoire des pays membres de la communauté européenne (puis de l’UE) que le rapport ordinaire des citoyens à l’Europe. Dès lors, plusieurs questions se posent au chercheur en sciences sociales : le football est-il susceptible de créer une « communauté imaginée » (au sens d’Anderson, 1983) tant à l’échelle nationale qu’européenne, en renvoyant une image de la diversité ? Le football a–t-il toujours intégré des populations issues des immigrations ? Les équipes multiculturelles de l’élite du football sont-elles à l’image des sociétés européennes ? Quid du sport amateur ? Analyser le lien entre le football, l’Europe et l’immigration suppose ainsi non seulement de rompre avec des prénotions (Durkheim, 1894) mais également d’en restituer la production et la circulation de croyances collectives à propos de l’intégration