Gestion des expressions anaphoriques en production de texte chez des enfants de 7 à 12 ans : effets de quelques variables contextuelles

International audienceThis research studies the evolution of management of textual cohesion in written texts production in children aged from 7 to 12. We asked young children of three school grade levels (CE1, CM1 and 6e) to fill-in small text requiring anaphoric devices according to the specific characteristics of text segments. Variation in these text segments were induced by the combination of the modalities of three factors (referential distance, thematisation or not of grammatical subject, and maintaining or not of discourse focus). Researches on text comprehension have widely demonstrated the effects of these three factors on anaphoric processing (cf. Corbet & Chang, 1983, Clifton & Ferreira, 1987 ; Garrod, Freudenthal & Boyle, 1994).The main results suggest that, according to their age, the children do not express an equivalent sensitivity to the various factors and apply specific strategies of management of anaphoric devices, namely of the personal pronoun. The 7 year-olds use it like a “skeleton key”, nonspecific devices; the 9 year-olds use it more especially when the grammatical subject is made thematic; and the 11-12 year-old start to take into account the intrinsic characteristics of the text segment. In conclusion, our results suggest that the rules that govern the discursive function of personal pronoun are not completely acquired at 11-12 years.Notre recherche étudie l’évolution, en fonction du niveau de développement des enfants, des modalités de gestion de la cohésion textuelle en production écrite de textes. Nous avons demandé à trois groupes de jeunes participants âgés de 7 à 12 ans, appartenant à trois niveaux scolaires (CE1, CM1 et 6e), de compléter des petits textes nécessitant l’utilisation d’expressions anaphoriques spécifiques suivant les caractéristiques des segments textuels. Les variations des segments textuels étaient induites par la combinaison des modalités de trois variables, (distance référentielle, thématisation ou non du sujet grammatical, et référent maintenu ou non dans focus du discours), dont les effets sur le traitement anaphorique ont été largement démontrés en lecture/compréhension (cf. Corbet & Chang, 1983, Clifton & Ferreira, 1987 ; Garrod, Freudenthal & Boyle, 1994).Les principaux résultats suggèrent que, suivant leur âge, les enfants ne manifestent pas une sensibilité équivalente aux variables manipulées et appliquent des stratégies spécifiques de gestion des expressions anaphoriques, notamment du pronom personnel. Les enfants de 7 ans se servent du pronom comme une expression "passe-partout", non spécifique ; les enfants de 9 ans l’utilisent d’autant plus que le sujet grammatical est thématisé ; et les enfants de 11-12 ans commencent à tenir compte des caractéristiques intrinsèques des segments textuels. En conclusion, nos résultats suggèrent que les règles qui gouvernent le fonctionnement discursif des expressions anaphoriques ne sont pas totalement acquises à 11-12 ans