Lettre diplomatique, registres et enregistrement à la chancellerie des premiers Valois : pratiques, traces et réalité.

International audienceA plus d'un titre, le règne des trois premiers Valois (1328-1380) marque un tournant tant d'un point de vue dynastique que d'un point de vue documentaire. La chancellerie royale française y parfait sa structure et poursuit sa croissance, parfois mal maîtrisée et nécessitant quelques retouches, tout en réalisant des documents de plus en plus nombreux et variés. Ces derniers sont les héritiers de pratiques scripturales anciennes et en constante mutation où le modèle épistolaire joua un rôle important. Malgré cette parenté, lettre et charte sont souvent présentées comme deux entités bien distinctes aux frontières étanches. Dans la sphère royale, quoique différents ces deux types d'écrits cohabitent et n'en demeurent pas moins perméables, se mêlant parfois à des degrés variables. Le vocabulaire, les ornements voire même les rapports induits par l'acte en tant que vecteur de communication sont autant de points qu'il convient d'aborder afin de mettre en évidence tant les différences que les métissages documentaires. Bien que n'étant pas conservées dans les registres de chancellerie, il convient de démontrer que les lettres, en tant que pièces importante du canevas complexe donnant vie aux chartes, ne sont pas totalement absentes de ces sommes documentaires et permettent d'aborder la question de la transmission des originaux et des rapports qu'ils entretiennent avec leur copie