International audienceDans l’entre-deux-guerres, l’émigration depuis l’Algérie colonisée fut caractérisée par un phénomène de noria organisé afin de perpétuer une paysannerie rurale alors en voie de déstructuration, mais aussi par des départs individuels d’hommes rompant pour de longues années voire définitivement avec leur communauté d’origine. À partir de sources inédites, c’est une relecture de la figure de l’émigré amjah, notamment mise au jour par Abdelmalek Sayad, que propose cet article. Les requêtes adressées par des familles abandonnées ou inquiètes aux administrations coloniales permettent en effet de réévaluer la place de ces immigrés qui, loin d’être toujours « perdus » en région parisienne, y étaient aussi fondus dans les quart...