Musiciens d’église dans la Suisse catholique : enjeux dans une confédération biconfessionnelle

Du contexte politique et institutionnel de la Suisse catholique sous l’Ancien Régime résultent certaines contraintes dans la fonction de musicien d’église. En raison de la structure républicaine et confédérale, il n’existe ni un centre qui sert de modèle et de but idéal pour une carrière de musicien, ni un parcours standardisé d’apprentissage. Toutefois, les institutions majeures – les abbayes de Saint-Gall et d’Einsiedeln, entre autres – connaissent une activité musicale remarquable, en puisant principalement de leurs propres forces cléricales, d’ailleurs assez mobiles. La nature interconfessionnelle de la confédération (même si chaque canton était en principe homogène de ce point de vue) donne lieu à des contacts presque inévitables, à tel point que même des musiciens laïcs réformés sont engagés (en tant que surnuméraires dans des cérémonies extraordinaires). Par contre, la grandeur et l’apparat sont cultivés aussi pour des raisons de propagande confessionnelle, face à la rigueur musicale calviniste