« Recourir aux forêts, c’est tourner le dos à la laideur moderne », écrit Sylvain Tesson, qui voit dans ce « recours » aux forêts un retour allégorique à l’état édénique, et une manière de lutter contre le dérèglement des rapports de l’humain avec son milieu naturel. Son pessimisme lucide et sa mélancolie existentielle teintée de fatalisme tentent de se ménager une échappée dans l’univers de la forêt, une attitude de repli qui oscille entre résistance et reddition, reproduisant le modèle idéologique du penseur Ernst Jünger. L’apparente démission de Tesson et l’absence d’engagement actif n’excluent toutefois pas la prise de conscience d’une responsabilité éthique vis-à-vis de la nature. Si ses textes ne proposent pas de solutions tangibles a...