: Rapport final d’opération

Une fouille réalisée à Saint-Etienne-sur-Suippe en 2014 sur une surface de 2000 m2, a permis d’étudier plusieurs occupations s’échelonnant de la protohistoire à la période contemporaine. L’occupation la plus importante sur le site est une batterie de silos et fosses de stockage qui semble avoir été utilisée de La Tène A-B (voire dès le Hallstatt A-B ?) jusqu’à La Tène C au moins. L’étude carpologique confirme les résultats déjà obtenus sur d’autres sites contemporains, avec notamment une prédominance des céréales et une présence plus anecdotique des légumineuses.Une discrète fréquentation des lieux est ensuite du 1er siècle av. J.-C. au IVe siècle ap. Puis la fréquentation des lieux reprend vers la fin du XVe siècle et durera jusqu’au XVIIe siècle au moins. Les vestiges de cette époque se composent d’un réseau de fossés (sans doute à vocation de drainage) et de quelques fosses, dont une fosse d’extraction. Durant la Première Guerre mondiale, le site est habité de manière temporaire par le allemands, comme semble l’attester un fond de cabane, ainsi de nombreux artefacts (vaisselle et munitions notamment). En effet, le village de Saint-Etienne-sur-Suippe a été occupé de septembre 1914 à octobre 1918 et ce fond de cabane doit correspondre au campement dans les lignes arrière du front de Reims, distant d’une quinzaine de kilomètres au sud. Par ailleurs, l’emprise de la fouille impactant la vallée de la Suippe, des observations ont pu être menées sur les dépôts situés à proximité du cours d’eau et un échantillonnage a été réalisé pour des études palynologiques. Ces études ont révélé que les abords de la Suippe semblent avoir toujours été boisés, mais avec la présence d’une occupation humaine exerçant des activités agropastorales dans les environs. Bien que d’une emprise réduite, cette fouille a toutefois apporté nombre d’éléments intéressants, notamment les données fournies par la batterie de silos et son riche corpus carpologique, qui contribuent à mieux comprendre l’occupation protohistorique de la vallée de la Suippe à la protohistoire. Enfin les observations palynologiques apportent un éclairage sur une vallée encore peu étudiée, tout en soulevant un certain nombre de questions, notamment d’ordre chronologique