La fonction de l’art dans la théologie féministe de Monique Dumais

Une des pionnières de la théologie féministe universitaire au Québec, Monique Dumais (1939-2017), a également été une passionnée des arts, critique de maintes performances, mais aussi actrice et productrice, particulièrement de poésie, de théâtre et de littérature. L’objectif de cet article est de présenter une synthèse des éléments-clés de sa théologie féministe sous l’angle de la fonction qu’y a occupée l’art. L’étude présente successivement ses créations conceptuelles et ses créations artistiques, pour ensuite construire des liens entre elles. Une idée force du féminisme chrétien de Monique Dumais est qu’en christianisme, l’on manque d’incarnation. La Pâque des femmes, ce passage de la domination à la libération, repose sur l’intégration de leurs expériences féministes dans une créativité et dans une incarnation en acte de leur corps et de leur souffle. Ce mouvement vital excède les concepts. Les arts, qui appartiennent au domaine des sensations, y suppléent pour briser les logiques patriarcales.One of the pioneers of academic feminist theology in Quebec, Monique Dumais (1939-2017) was also fascinated by arts. As such she has been a performing arts critic, as well as an author and a producer, especially in poetry, theater and literature. This paper is to shortly present key elements of her feminist theology with a focus on the place that art plays in it. This study will successively detail her conceptual and artistic creations to find some links between them. One of the main contentions of Monique Dumais’ Christian feminism is that there is a lack of incarnation in Christianity. Women’s Easter, this passage from domination to liberation, is based on integrating women’s experiences in creativity and in an incarnation in acts of their bodies and their breaths. This vital movement surpasses concepts. Arts, which are from the domain of sensations, help breaking patriarchal logics