La figure du pays dans le roman québécois contemporain

En prenant pour exemple-synthèse le récit Il n’y a pas de pays sans grand-père (1977) de Roch Carrier, Allard examine les représentations traditionnelle et actuelle du pays rêvé et du pays vécu. Le nationalisme québécois, dans la vingtaine d’années précédant le livre de Carrier, se retrouve souvent dans les romans d’autres auteurs, à savoir Le Libraire (1960) de Gérard Bessette, Contes du pays incertain (1962) de Jacques Ferron, Le couteau sur la table (1965) de Jacques Godbout et Prochain épisode (1965) d’Hubert Aquin. Ces romans de révolution et de perplexité ont aidé à modifier la volonté idéologique de leurs lecteurs. Le pays représenté par Carrier en est un de tradition bien qu’il demeure incertain et non-assuré. La reprise de textes tels Maria Chapdelaine et Menaud maître-draveur sert à démontrer la progression historique de la figure du pays. Allard démontre comment le conte de Carrier ainsi que les romans des années soixante cités ci-haut représentent toujours le pays littéraire, idéaliste et patriotique, imaginé au XIXe siècle qui n’a toujours pas été atteint dans la réalité de l’État dû à l’incertitude et à la complexité politique actuelle