DYNAMIQUE TEMPORELLE DE LA CONTRIBUTION DU REPEUPLEMENT EN STADES PRÉCOCES DE TRUITE (SALMO TRUTTA L.) DANS LA POPULATION EN PLACE ET DANS LA PÊCHE SUR LE DOUBS FRANCO-SUISSE.

La technique de fluoromarquage des otolithes a permis d’évaluer à grande échelle les pratiques d’alevinage de truite (Salmo trutta L.) à des stades précoces (540 000-570 000 alevins/an, la plupart vésiculés) pour trois cohortes (1994-95-96) dans une partie du Doubs longue de 40 km et fractionnée en trois zones (amont, moyenne et aval) par des aménagements hydroélectriques. Il y a une relativement forte contribution (23 à 60 % selon les cohortes et les zones) des alevins de repeuplement à la population de 0+ en place en début automne. Le marquage de la totalité des alevins déversés a permis de montrer que les dynamiques de contribution des deux composantes (recrutement naturel et repeuplement) diffèrent. En effet, la contribution de l’alevinage s’érode au cours du temps au niveau de la population en place en zone courante peu profonde (< 1,2 m). La baisse du taux de marqués a été forte entre les stades 1+ et 2+ pour la cohorte 1994 et elle a eu lieu plus précocement, entre les stades 0+ et 1+, pour la cohorte 1995. Sur les zones moyenne et aval, au delà du stade 0+, la contribution du recrutement naturel est toujours largement dominante dans la population en place. L’étude dans la pêche de loisir a mis en évidence un plus fort taux de truites marquées parmi les truites capturées par la pêche de loisir comparativement aux truites de la même cohorte échantillonnées l’année antérieure par pêche électrique en zone courante dans la population automnale en place. Le taux de marquées parmi les truites capturées jeunes, à 2+, est relativement élevé (12,5 % à 45,8 % selon la zone). Cependant le taux de marqués diminue fortement avec l’âge dans la pêche de loisir et, globalement, la majorité des truites prélevées par la pêche de loisir dans le Doubs franco-suisse reste issue du recrutement naturel