Incorporer une pratique physique régulière dans une trajectoire de malade chronique : l’exemple de personnes touchées par le diabète de type 2

International audienceL’éducation du patient atteint de diabète de type 2 (DT2) intègre aujourd’hui la construction d’un projet personnalisé d’activité physique régulière dans ses objectifs. Se pose alors la question de l’incorporation d’une pratique physique dans les « trajectoires de maladie » concernant des patients généralement sédentaires, plutôt âgés, rarement socialisés aux pratiques sportives. Il s’agit de comprendre comment certains d’entre eux parviennent à une pratique volontaire régulière et d’analyser la place qu’ils attribuent à l’expérience de l’APA dans leur parcours de soin et d’éducation. Notre étude qualitative s’intéresse à l’expérience du patient DT2 investi de façon volontaire dans une pratique physique associative, suite à un (ou deux) cycle(s) éducatif(s) en APA suivi(s) dans un centre hospitalier et/ou dans un pôle santé. L’analyse des récits d’expérience met en évidence la difficulté initiale à se sentir concerné(e) et souligne l’importance de l’inscription dans la durée de l’expérience initiale d’APA, non seulement pour que le diagnostic de la maladie crée une rupture biographique, mais aussi pour que se construise une transformation progressive de nouvelles normes de vie partagées avec des pairs. Loin des objectifs sanitaires explicites, notre étude rend compte d’attentes très fortes de soutien social et de participation à des pratiques culturelles partagées, souvent prioritaires sur la prise en charge de la maladie. L’engagement associatif remplit une fonction symbolique décisive de revendication d’une position d’acteur actif dans la gestion du DT2 et valorise la créativité entre pairs. Ce travail ambitionne incidemment de proposer des éléments de compréhension et d’action aux acteurs de la prise en charge médicale