L'activité sidérurgique sur le site antique de Florange-Daspich-Ébange (Moselle). Réexamen critique des découvertes archéologiques

International audienceLa nature de l'occupation antique à l'emplacement des actuels quartiers de Daspich et d' É bange sur la commune de Florange (Moselle) a été révélée par plusieurs interventions archéologiques au début et à la fin des années 1960 (fouilles de J.-J. Hatt de 1960 à 1962 et de G. Stiller en 1967 et 1968) et au milieu des années 1980 (fouilles dirigées par J.-P. Legendre en 1984). Localisée le long de la voie romaine Metz / Divodurum-Tr èves / Augusta Treverorum par la rive gauche de la Moselle, que reprendrait le tracé de l'actuelle route reliant Uckange à Te rville, l'occupation est surtout caractérisée par la présence d'ateliers de potiers produisant au cours des 1er et Ile siècles (Legendre 1994, 1997, 2001). L' activité métallurgique, essentiellement la production du fe r, paraît également bien développée si l'on se fo nde sur les découvertes des années 1960. On a donc pu écrire qu'il s'agissait d'une agglomération à vocation artisanale, principalement potière et sidérurgique, sans hésiter parfois à parler d' « important vicus industriel » (1). La production du fe r est alors considérée comme relevant du stade de la réduction du minerai et de la transformation des produits bruts (2). Du reste, la découverte plus ancienne d'un petit bas-relief en calcaire pouvant représenter Vulcain, les outils de fo rgeron (marteau et pince) dans les mains, accréditait l'idée d'une population d'artisans fo rgerons (3) ' En l'occurrence, cette vision des choses était tirée directement des interprétations fa ites au moment des fo uilles (infra) et se nourrissait aussi de la croyance longtemps ancrée chez les archéologues que toutes les scories relevaient de la "fusion" du minerai, oubliant que toute la chaîne opératoire, donc aussi la transformation du produit métallique, produisait des déchets