Réformes institutionnelles et réformes économiques

Le Big Bang domine potentiellement le gradualisme d'une part du fait du délais qu'il occasionne et d'autre part du fait de la complémentarité des réformes économiques. Cela dit la coopération sociale, définie de façon large, étant un déterminant important des réformes, le big bang peut s'avérer inefficace. Cela tient au fait qu'en raison des asymétries d'information entre le peuple et les élus, le peuple ignorant les motivations des réformes peut décider de coopérer de façon limitée. En conséquence le big bang génère un gain faible. Le gradualisme, en permettant aux élus ayant un réel désir d'implémenter des réformes socialement profitables de se signaler, permet d'arriver à un meilleur résultat pour les réformes. Cela dit la démocratisation peut également permettre à l'élite de se signaler. Nous montrons alors que lorsque la démocratisation est possible (soit parce que pas trop coûteuse, ou alors lorsqu'elle permet d'arriver à un équilibre séparateur), le big bang est meilleur. Par contre dans le cas contraire le gradualisme domine. Nous montrons également que le gradualisme peut répondre au problème de crédibilité de la démocratisation.