Superflue ou incontournable : que faire de l’agency lorsque l’on cherche à penser le texte littéraire et ses effets ?

Que l’on traduise en français le terme agency par agentivité, capacité d’agir ou puissance d’agir, il reste à évaluer l’intérêt d’une telle notion pour l’étude du littéraire et de la littérature. Poursuivant la discussion initiée par Barbara Havercroft à partir de l’œuvre d’Annie Ernaux (« Lorsque le sujet devient agent : écriture et engagement chez Annie Ernaux », 2015) et par les propositions de Judith Butler, Helga Druxes, Patricia Mann, Rita Felski, Susan Hekman et Shirley Neuman, il s’agira d’interroger sous tous les angles le texte littéraire dans son rapport possible à l’agentivité : de l’autrice/auteur à la lectrice/lecteur en passant par l’univers construit par le texte, la subversion des représentations et des stéréotypes, mais aussi celle du langage. L’agentivité permet-elle de penser le texte littéraire et ses effets, notamment d’émancipation, autrement que ne le permet l’engagement (Sartre) ou l’implication (Blanckeman) ? Si le texte littéraire oscille nécessairement toujours entre l’inscription dans une tradition, au cœur des « formes déjà-là » (Wittig), et l’innovation, qu’apporte alors l’agentivité en matière de théorie ou d’analyse du littéraire ? Et comment peut-on envisager la puissance ou capacité d’agir dans un texte, faits de mots, et qui peut être de fiction