Dans l'Europe moderne, chaque ville est une île dont l'ultime idéal est la préservation de la paix publique. Des épisodes dramatiques, comme le massacre de la Saint-Barthélémy, témoignent de la rupture de ces équilibres fragiles, sous l'influence des lignes confessionnelles nouvelles, venues se superposer à une diversité religieuse préexistante dans de nombreuses régions de la chrétienté. Pourtant les conflits violents n'étaient pas l'unique réponse à la division des fidèles. Ce livre analyse la polysémie de la coexistence. L'Europe des XVIe-XVIIIe siècles, de Vilnius à Malaga, d'Amsterdam à Livourne, ne se réduit pas à la seule chrétienté. La variété des situations qui en découle dépasse les oppositions binaires (catholiques contre protes...