« Aimer l’ennemi »

Entre 1914 et 1918, pendant près de cinquante mois, dix départements du Nord et de lʼEst de la France sont occupés par les Allemands. La population civile restée sur place est majoritairement féminine. Une partie des femmes de ces territoires va choisir de fréquenter lʼoccupant, que ce soit pour pratiquer une « collaboration horizontale » volontaire ou contre rémunération dans le cadre de la prostitution. La plupart de ces femmes qui fréquentent lʼennemi le font par intérêt, même si une infime partie dʼentre elles a pu le faire par amour. Entre ces femmes et lʼoccupant se créé donc une « dette de sexe », soit pécuniaire (prostitution) soit répondant à divers intérêts de ces « femmes à Boches » comme on les appelait, maîtresses de soldats allemands.For nearly fifty months between 1914 and 1918, ten departments in the north and east of France were occupied by the Germans. The remaining civilian population was predominantly female. Some of the women in these territories chose to frequent the occupier, whether as voluntary “horizontal collaboration” or for remuneration in the context of prostitution. Most of these women did so out of self-interest, even if a very small number of them did so out of love. Therefore, between these women and the occupier was created a “sexual debt”, whether pecuniary (prostitution) or due to other varied motives on the part of these women (femmes à Boches, as they were called), who were the mistresses of German soldiers