Métamorphose et continuité d’une expérience de traduction : l’Henry IV d’Yves Bonnefoy

L’éminenet poète et traducteur français Yves Bonnefoy a traduit plusieurs pièces de Shakespeare, ainsi que ses sonnets et ses poèmes. Son expérience de traduction et de réflexion sur l’œuvre shakespearienne a beaucoup évolué au cours des soixante dernières années, tout en nourrissant et en influençant sa pensée poétique et philosophique, ainsi que sa production poétique. Le cas de la traduction de la première partie d’Henry IV est particulièrement intéressant. Cette chronique traduite par Bonnefoy au début des années cinquante a paru d’abord en 1956 chez Le Club français du livre. C’est avec cette pièce que son travail de traduction de l’œuvre de Shakespeare a débuté. Après plus d’un demi-siècle, le poète est revenu sur cette première version en la modifiant profondément, comme il l’avoue dans une note bibliographique. Une étude comparée des deux versions, qui correspondent à sa première et à son ultime expérience de traduction du théâtre shakespearien, montrera que l’expérience traduisante du poète français a évolué tout en restant fidèle à son essence la plus intime