Les coûts de main-d'œuvre dans diverses branches de l'industrie manufacturière

Les enquêtes très détaillées auxquelles l'Office de Statistique des Communautés européennes a procédé, permettent de comparer les coûts de main-d'œuvre de l'année 1959 dans les six pays de la Communauté pour quatorze branches d'industrie. A cette époque, on constatait une grande dispersion selon la branche d'activité dans la par rapport à la France du coût de l'heure de travail pour chacun des pays considérés. Cette comparaison étant effectuée au taux de change officiel, le coût de l'heure de travail pour un ouvrier était, en Allemagne, nettement plus élevé que le coût français dans les constructions navales et les filatures de coton, moins élevé au contraire dans l'industrie de l'automobile et la fabrication des fibres synthétiques, les différences étaient peu importantes dans l'industrie chimique, l'électro-technique. Certaines industries belges (en particulier les constructions navales) avaient également des coûts de main-d'œuvre supérieurs aux coûts français, tandis que dans l'industrie chimique, au contraire, l'heure de travail était moins chère qu'en France. Aux Pays-Bas, les coûts de main-d'œuvre étaient généralement moins élevés qu'en France, les différences étant particulièrement importantes dans l'électro-technique et l'industrie chimique, mais c'est l'Italie qui faisait ressortir les coûts horaires les plus faibles, les différences par rapport à la France étant de l'ordre de 20 % et plus dans l'électro-technique, les machines-outils et l'industrie chimique. Depuis l'enquête de la C.E.E, jusqu'en 1961, les salaires directs ont progressé dans les six pays, mais la hausse a été plus rapide en Allemagne, en France et aux Pays-Bas qu'en Belgique et en Italie. D'autre part, le mark et le florin ont été réévalués de 5 % environ en mars 1961. Compte tenu de ces divers éléments, il semble qu'en 1961 les coûts allemands soient devenus (sauf dans les industries mécaniques) supérieurs aux coûts français, tandis qu'en Belgique et aux Pays-Bas ils seraient à quelques exceptions près égaux ou inférieurs. En Italie, les écarts par rapport à la France se seraient accentués et atteindraient 20 % environ dans l'industrie automobile, plus de 30 % dans l'industrie chimique.Devaux Andrée. Les coûts de main-d'œuvre dans diverses branches de l'industrie manufacturière. In: Etudes et conjoncture - Institut national de la statistique et des études économiques, n°8, 1962 (17ᵉ année). pp. 657-699