La République de Turquie présente des modes de gouvernement du religieux spécifique. Le principe constitutionnel de laïcité équivaut à un contrôle par l’État du religieux. Une forme d’islam quasi-officiel est promue par les institutions publiques, prétendant monopoliser le champ religieux, aux détriments d’autres options religieuses. Cependant, ce dispositif n’est jamais parvenu à neutraliser le potentiel politique de la religion. La politisation des questions religieuses, en fait l’un des principaux objets de débat et de lutte politique. L’arrivée au pouvoir de gouvernements dominés par des partis issus de l’islam politique a-t-elle modifié le gouvernement du religieux? Les promesses de libéralisation n’ont pas donné lieu à une plus grande...