Le génie de Néron : l’hypotypose comme subversion de la rhétorique dans Britannicus de Racine

édité par Witold Konstanty PietrzaInternational audienceSince the eighteenth-century, painting and harmony have regularly been celebrated by criticism in Racine’s verses. With the decline of rhetoric, the sedimentation of literature has quickly covered what depended on art of speech. The subversion of rhetoric, in Britannicus’ hypotyposis, could have contributed to this phenomena. As a bad orator, Nero looks at Junie with a careless look. Judicium can be outflanked by ingenium: paying no attention to the natural signs of the èthos, Nero adopts sophistry and her charms.Révision d’une partie d’un chapitre inédit de la thèse, l’article envisage un exemple du merveilleux racinien. Pour le spectateur, l’hypotypose de Néron enclenche le dédoublement du caractère, cette innovation racinienne mise en évidence par Georges Forestier. Elle va rendre vraisemblable un événement pourtant merveilleux. Mais s’appuie-t-elle sur le consentement de l’auditoire, comme le pense Aristote à propos du genre épidictique ? Nous montrerons que, dans ce cas, l’hypotypose engage une subversion complète de la rhétorique, parce que Néron délaisse le judicium au profit de l’ingenium : émotions déréglées, adhésion inévitable du flatteur, négation de la convenance et oppression du decor, moyen de connaissance perverti, négligence de l’ethos de Junie. Néron porte sur celle-ci un regard sans attention. C’est en faisant ainsi de lui un mauvais orateur que Racine renouvelle le plaisir que le public retire la tragédie