L'Homme et la biodiversité, le cas de la forêt de Fontainebleau

Man and biodiversity. The example of the Forest of Fontainebleau. Conservation measures of natural reserves aim generally to control human activities. The designation of Fontainebleau as a Biosphere Reserve, one of the most visited forests in France, offers an opportunity to develop a methodology to assess human effects on insect biodiversity, through bio-indicators. Two types of habitat have been selected owing to dramatic reductions in these specific areas : wild forest and open lands. Data obtained by trapping during the summer shows the richness of the most of these visited site in the forest, the gorge of Franchard, in comparison with other undisturbed surrounding woodlands. Similarly, a military zone was found take four times richer in species and thirty-five times in specimens of ground-beetle than an undisturbed lawn located in the same vicinity. This result suggests that, in West-European conditions where protected sites are of a small surface area, exclusion of all human fréquentation could, in particular sites, result in the opposite effect than that hoped for.Les mesures de protection du milieu naturel visent le plus souvent à limiter l'impact des activités humaines sur celui-ci. La création, dans le cadre du projet M.A.B., d'une "Réserve de Biosphère" en forêt de Fontainebleau, l'une des plus visitées de France, offre l'opportunité de la mise au point d'une méthodologie destinée à mesurer l'effet de l'homme sur la biodiversité entomologique au travers de certains bioindicateurs. Deux exemples de milieux ont été choisis pour l'importance des réductions de surface qu'ils ont subies : la forêt sauvage et les espaces ouverts. Les données obtenues par piégeages au cours de l'été ont révélé la richesse d'un des sites les plus fréquentés de la forêt, les gorges de Franchard, en regard de stations forestières avoisinantes. De même un terrain d'exercices militaires s'est montré 4 fois plus riche en espèces terricoles et plus de 35 fois en individus qu'une pelouse proche peu fréquentée, issue du même milieu d'origine. Ces résultats suggèrent que, dans les conditions d'Europe occidentale où les aires protégées n'occupent qu'une surface limitée, l'exclusion de toute fréquentation humaine pourrait avoir sur certains milieux l'effet inverse de celui escompté.Bruneau de Miré Ph. L'Homme et la biodiversité, le cas de la forêt de Fontainebleau. In: Bulletin de la Société entomologique de France, volume 104 (5), décembre 1999. pp. 487-492